Jerome Powell déguste à l’aveugle

20 octobre 2025 Charlotte

Rituel presque aussi attendu qu’un discours de la Fed, le « shutdown » américain revient régulièrement sur le devant de la scène. Pour mémoire ci-dessous la durée en jours des dix derniers épisodes :

Mais c’est quoi le « Shutdown » ?

À chaque blocage budgétaire, le Congrès et la Maison-Blanche s’engagent dans un bras de fer qui se traduit par la fermeture partielle de l’administration fédérale : parcs nationaux, musées, services administratifs suspendus, centaines de milliers de fonctionnaires mis au chômage technique. Les fonctions vitales, armée, sécurité, contrôle aérien, continuent, mais l’image d’une superpuissance paralysée frappe toujours les esprits.

L’économie quelque peu affectée

Sur le plan économique, l’effet est tangible mais limité. Un épisode de quelques jours se traduit surtout par une perte temporaire de productivité, rapidement compensée. En revanche, lorsque la crise s’étire, l’impact devient mesurable : le shutdown de 2018-2019, le plus long jamais enregistré (35 jours), a amputé le PIB d’environ 11 milliards de dollars, dont près d’un tiers jamais rattrapé. Les ménages concernés voient leurs revenus différés, la consommation se contracte, et certaines entreprises, du tourisme aux sous-traitants publics, en ressentent directement les effets.

Et un quasi-non-événement pour les marchés

Pour les marchés financiers, l’histoire est différente. Les shutdowns ont rarement provoqué de véritables secousses à Wall Street. Au contraire, on observe souvent une indifférence surprenante : en 1995-1996, lors du duel entre Bill Clinton et Newt Gingrich (speaker de la Chambre des représentants de 1995 à 1999, le poste le plus puissant au Congrès après la présidence), le S&P 500 progressait. En 2013, sous Barack Obama, l’indice gagnait plus de 3% malgré seize jours de blocage. Même en 2018-2019, la correction boursière observée tenait bien davantage aux craintes d’un resserrement monétaire trop rapide qu’à la fermeture des services fédéraux.

Une dégustation à l’aveugle…

En réalité, pour les investisseurs, l’essentiel se joue ailleurs : dans la politique de la Réserve fédérale, dans la dynamique des profits des entreprises, dans les tensions géopolitiques mondiales. Le shutdown agit surtout comme un facteur de volatilité psychologique, un bruit médiatique qui peut perturber brièvement la confiance, mais qui ne change pas la trajectoire de fond des marchés.

Mais ce shutdown, signifie surtout que les grandes statistiques économiques – emploi, inflation, PIB – ne sortent plus à temps. Or c’est précisément ce qui irrite les marchés : sans données fraîches, Powell et la Fed se retrouvent

à piloter l’économie dans le brouillard. Espérons que le patron de la Fed sera un fin dégustateur à l’aveugle et puisse « deviner » la tendance qui se dessine et prendre les bonnes décisions.

Au-delà des graphiques boursiers, il reste toutefois un symbole préoccupant : celui d’une démocratie hyper-polarisée, où la gouvernance budgétaire devient un instrument de chantage politique. Si les marchés regardent ailleurs, l’économie réelle et l’image de stabilité des États-Unis, elles, paient le prix de ces fermetures à répétition.


Leader indépendant de l’analyse et la sélection de fonds, FUNDESYS est une plateforme indépendante en recherche, due diligences, conseil en sélection de fonds, allocation d’actifs, construction et suivi de portefeuilles.

Dirigée par Ludovic Fechner (fondateur en 2007) et Gérald Grant qui ont chacun plus de 25 ans d’expérience en multigestion, FUNDESYS conseille aujourd’hui 2 milliards d’euros d’actifs pour le compte de plus de 100 professionnels de l’investissement dans des Cabinets de Gestion de Patrimoine et des Sociétés de Gestion, aussi bien des boutiques que de très grandes.

Société à taille humaine, choisir aujourd’hui FUNDESYS, c’est avoir l’accès à une large palette d’outils à forte valeur ajoutée qui permet de :

  • Sélectionner les fonds offrant les couples rendement/risques prévisionnels les plus pertinents dont environ 240 qui sont notés et revus au moins trimestriellement ;
  • Recevoir régulièrement de nouvelles analyses et idées d’investissement : Lettre Hebdomadaire, Lettre Mensuelle, Flash d’informations, News hebdo…
  • Faire un assemblage rationnel de fonds complémentaires et justement pondérés dans une allocation de portefeuille grâce aux portefeuille modèle, à la gestion pilotée ou à l’accompagnement pour des fonds dédiés ;
  • Plus généralement, vous accompagner dans vos choix de sélection et d’allocation pour vous faire gagner du temps et faire face à vos exigences réglementaires.

Consultez notre exemple de Lettre Hebdomadaire, l’outil indispensable pour vous qui vous permet de comprendre le contexte de marché et les choix des fonds, et notre Lettre Mensuelle, outil de communication sur les marchés à destination de vos clients qui peut être utilisé en marque blanche avec le logo de votre cabinet.







+33 (7) 60 40 14 78
www.fundesys.com/contact.aspx