Il y a parfois des moments où le marché raconte deux histoires à la fois : une histoire brillante, celle des indices qui s’envolent, et une histoire beaucoup moins reluisante, celle des troupes qui peinent à suivre. Le « market breadth » américain est là pour le rappeler puisque jamais, depuis près de 65 ans, la hausse du S&P 500 n’a reposé sur une base aussi étroite :

Seulement 158 valeurs sur 500 surperforment l’indice cette année. C’est le 3ème pire score depuis 1960, juste derrière… 1998 et 2023. Deux années où la concentration extrême sur la technologie avait déjà façonné un marché à deux vitesses. Nous y voilà de nouveau.
Le constat est même plus frappant : plus de la moitié des entreprises du S&P 500 sous-performent l’indice d’au moins 10%, une situation que l’on n’avait observée qu’en période de bulle internet. Autrement dit : la hausse existe, mais elle n’est portée que par une poignée de leaders. Une poignée de géants suffit à masquer la faiblesse du reste.
Big Tech : locomotive brillante, convoi essoufflé
Nous ne pouvons pas comprendre la dynamique actuelle sans regarder les chiffres en face : la Big Tech porte tout. Nvidia, Microsoft, Apple, Alphabet, Meta… Leur poids dans l’indice est tel que leur seule performance suffit à entraîner le S&P 500, même lorsque la majorité des entreprises patine.
Et c’est précisément ce qui explique la faiblesse du « breadth ». Ce n’est pas un marché haussier « large », où tous les secteurs participent. C’est un marché haut perché, où une poignée de gagnants tirent tout le monde. C’est un rally que l’on pourrait qualifier de « vertical », pas « horizontal »
Le CNN Fear & Greed tire la sonnette : la confiance est plus fragile qu’elle n’y paraît
Le market breadth fait partie des sept composantes du CNN Fear & Greed Index, et en novembre, c’est l’un des indicateurs qui a tiré l’indice global vers la zone de « peur ». Cela peut sembler paradoxal : les marchés ont monté pendant que le sentiment se dégradait. En réalité, ce n’est pas paradoxal du tout. Quand les investisseurs concentrent leurs capitaux uniquement dans les mêmes grandes valeurs, cela traduit moins une euphorie qu’une défiance envers tout le reste. C’est une forme de prudence déguisée en optimisme : « j’achète, mais seulement ce qui me semble indiscutable ». Le breadth faible n’est donc pas un signe d’euphorie, mais un signe de méfiance.
Fragilité ou simple régime d’innovation ?
Faut-il pour autant y voir un signal de fin de cycle ? La réponse est plus nuancée.
Dans les grandes phases d’innovation (microprocesseurs dans les années 90, internet en 1998-99, cloud en 2012), nous observons toujours une concentration initiale sur les leaders, avant que la participation ne s’élargisse. Un breadth faible peut donc être un signe de fragilité… ou le symptôme d’une révolution économique où les leaders captent l’essentiel de la valeur avant les autres.
Aujourd’hui, l’IA tient ce rôle. Elle attire la quasi-totalité des flux, des profits et des attentes. Ce n’est pas sain à long terme, mais ce n’est pas anormal non plus dans un cycle d’innovation encore jeune.
Un rally solide, mais sur une ligne de crête
Ce que cette situation exige, ce n’est ni panique ni euphorie, mais lucidité. Un marché à breadth faible peut continuer à monter et il l’a déjà fait dans le passé. Mais il évolue sur une ligne de crête plus étroite, avec moins de marges d’erreur.
Le message est clair :
· La dynamique haussière n’est pas remise en question ;
· Mais elle repose sur une concentration extrême, qui rend le marché plus sensible aux chocs sectoriels ;
· L’investisseur doit donc être sélectif, discipliné, discriminant.
La Big Tech domine. Le reste attend encore son tour.
Et tant que l’IA continue de délivrer, le marché montera… mais probablement pas ensemble.

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