Les exportations chinoises vers les Etats-Unis souffrent

Les exportations chinoises à destination des Etats-Unis en forte baisse

A l’heure où nous écrivons ces lignes, les négociations sont en cours à Londres entre les représentants chinois et américains au sujet des droits de douane. Et bien évidemment les statistiques des exportations et importations chinoises sont regardées de près depuis les annonces de Donald Trump.

La publication des exportations de mai vers les Etats-Unis ont de ce fait surpris le consensus : elles ont en effet chuté de 34,5% sur un an, bien plus qu’anticipé, soit la baisse la plus marquée depuis février 2020 (perturbations liées au COVID-19). En avril, les exportations chinoises vers les États-Unis avaient déjà chuté de plus de 21% à cause de l’entrée en vigueur de tarifs douaniers prohibitifs :

Les observateurs s’attendent désormais à ce que les effets de la trêve commerciale entre Pékin et Washington ne soient pleinement visibles qu’en juin car ce sera le premier mois complet avec les droits de douane réduits.

Globalement, les exportations ont progressé de seulement 4,8% en mai (en dollars), légèrement en dessous des estimations (+5%).

Les importations, elles, ont baissé de 3,4%, une chute bien plus forte que prévu là aussi. Cette baisse des importations s’explique en grande partie par une demande intérieure peu dynamique, avec notamment une forte baisse des importations en provenance des États-Unis qui ont reculé de plus de 18%. Conséquence : l’excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis s’est réduit de 41,6% sur un an, atteignant 18 milliards de dollars.

Cependant, cette contre-performance a été largement compensée par une forte croissance des expéditions vers l’Asie du Sud-Est (+15%), l’Union européenne (+12%) et l’Afrique (+33%). De ce fait, l’excédent commercial total de la Chine a bondi de 25% sur un an, atteignant 103,2 milliards de dollars en mai.

Les terres rares, un enjeu stratégique dans des négociations…

Les exportations chinoises de terres rares ont diminué de 5,7% sur un an, alors que Pékin renforce les contrôles sur ces minéraux stratégiques pour s’assurer un avantage dans les négociations commerciales avec l’administration Trump. En revanche, les exportations de voitures et de navires ont bondi de 22% sur un an et 5% respectivement. À l’inverse, celles de smartphones et d’appareils électroménagers ont reculé d’environ 10% et 6%. Du côté des importations, celles de soja ont grimpé de 36,2%.

… qui continuent sous haute tension

Pour mémoire, en avril, le président américain Donald Trump avait imposé des tarifs de 145% sur les produits chinois, ce qui avait entraîné des représailles de Pékin. Un accord préliminaire à Genève le mois dernier a permis la levée de la plupart de ces droits de douane. Selon le Peterson Institute for International Economics (institut de recherche économique américain), les droits de Washington sur les biens chinois sont actuellement de 51,1%, et ceux de Pékin sur les importations américaines de 32,6%.
Certains économistes ont observé des signes précoces d’une reprise de la demande américaine pour les produits chinois à la suite de la trêve. Cependant, ils mettent en garde : même si la demande se redresse, les tarifs actuels ne devraient pas être réduits davantage, voire pourraient augmenter à nouveau, ce qui freinerait la croissance des exportations d’ici la fin de l’année.

Le second round de rencontres à Londres interviennent après une recrudescence des tensions, les deux parties s’accusant mutuellement de violations de l’accord de Genève. Washington reproche à Pékin de tarder à approuver l’exportation de minéraux rares supplémentaires, tandis que la Chine critique les nouvelles restrictions américaines sur les visas étudiants chinois et les puces.

Le ministère chinois du Commerce a confirmé qu’il continuerait d’examiner et d’approuver les demandes d’exportation de terres rares, citant la demande croissante de ces minéraux dans des secteurs clés comme la robotique et les véhicules à énergie nouvelle.

A ce stade, sur la première photo de famille des six négociateurs, trois chinois, trois américains, les visages sont plutôt détendus… mais les résultats, bien que les américains affirment qu’un « cadre a été posé », n’ont pas encore été dévoilés…

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