L’Allemagne fait sauter le verrou de la dette

17 avril 2025 Charlotte

L’Allemagne vit un tournant majeur. Le Bundestag a voté en mars dernier par 513 députés, soit la majorité des deux-tiers des parlementaires présents (207 l’ont rejeté), un ambitieux plan de relance budgétaire qui lèvera la restriction
constitutionnelle sur l’endettement public et permettra au gouvernement d’emprunter jusqu’à 1 000 milliards de
dollars pour renforcer la défense et moderniser les infrastructures.


Ce vote est d’autant plus marquant qu’il est porté par une chambre basse en fin de mandat, dont de nombreux
membres, battus aux élections de février, ont quitté leurs fonctions.

Un plan d’une ampleur inégalée et un changement de cap historique

Quelle est l’ampleur de cet événement ? Selon TS Lombard, société britannique de recherche économique et
financière indépendante, ce programme dépasse les grandes vagues de dépenses du Plan Marshall après la
Seconde Guerre mondiale et celles engagées lors de la Réunification allemande au début des années 1990 :

Nasdaq : bulle Internet (1994–2005)

Il s’agit d’un changement de cap historique, remettant en question des convictions profondément ancrées. La
dernière fois que l’Allemagne a réarmé, dans les années 1930, cela a conduit à la seconde guerre Mondiale. Les
responsables politiques allemands ont longtemps supposé que la communauté internationale ne tolérerait pas
son retour en tant que puissance militaire. Pourtant, aujourd’hui, ce changement de stratégie est accueilli
favorablement. Même le marché obligataire semble l’accepter prudemment. Lorsque ce plan a été dévoilé début
mars, les rendements des obligations d’État allemandes à 10 ans ont fortement bondi (de 2,4% à 2,93%). Depuis,
à mesure que les plus grands obstacles politiques sont levés et que le programme est devenu encore plus
ambitieux, les investisseurs n’ont pas vendu les obligations allemandes, permettant au rendement à 10 ans, le
Bund, de rester en dessous de leur pic récent de 2023 (3% au plus haut).

Le multiplicateur budgétaire de ce plan serait important

Encore plus intéressant, TS Lombard estime que le multiplicateur budgétaire de ce plan de relance pourrait être
très important, de l’ordre de 1 pour l’Allemagne et de 0,2 pour le reste de l’Europe. Pour mémoire, cela signifie que
pour 1 euro dépensé, ce plan génèrerait 1 euro de croissance. Et pour avoir une idée de comparable, lors de la
grande crise de 2008, les économistes estiment que le multiplicateur de dépenses a été de 0,6 à 0,7.

Les marchés d’actions allemandes saluent ces perspectives

La réaction des marchés boursiers a été significative. L’idée est que cette décision de l’Allemagne renforce le
changement attendu par la nouvelle administration américaine : l’Europe assumera une part beaucoup plus
importante de ses dépenses de défense, permettant ainsi aux États-Unis de réduire leur propre contribution. Cela
se reflète clairement dans la performance des actions des entreprises d’armement européennes par rapport à
celles des États-Unis, depuis que le vice-président JD Vance a réveillé le continent lors de la conférence de Munich
sur la sécurité, de février dernier.

Depuis que la victoire de Donald Trump est devenue de plus en plus probable à l’automne dernier, l’annonce selon
laquelle l’Allemagne pourrait emprunter pour investir avait déjà eu un impact notable sur ses actions par rapport
au reste de l’Europe, impact qui s’est accru par la suite.

Un début de défense européenne commune ?

Au-delà de ces considération économiques, nous voyons bien que ce qu’il se joue derrière tout ceci est la notion
de défense européenne commune.
Friedrich Merz, futur Chancelier, considère cette initiative comme « une première avancée majeure vers la mise en
place d’une vaste communauté européenne de défense intégrant le Royaume-Uni et la Norvège ». Lars Klingbeil,
co-président du SPD, a déclaré de son côté : « C’est sans doute le programme de dépenses le plus ambitieux de
l’histoire de notre pays. » Il a également affirmé que « l’Allemagne doit pleinement endosser son rôle de leader en
Europe. »
Nous assistons très probablement à des changements profonds en Europe…


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